Le rival intérieur

Je tourne dans l’appartement.

Elle n’est plus la même.

Son ton, son comportement.

Pensez-vous qu’elle m’aime ?

Comment a-t-elle pu condamner

notre complicité,

après toutes ces années,

pour la perpétuité ?

Je sens bien que je l’agace.

Mais, est-ce une raison

pour lui donner ma place,

même en fin de saison ?

Mon calendrier de l’avant ?

Oublié, dépassé,

au profit de cet amant,

détruisant mon passé.

Dans ses messes basses,

elle en parle dans mon dos.

Mais je reste sagace,

malgré ma chute de libido.

Comment appelle-t-elle ce bandit,

auquel elle se cramponne ?

J’ai oublié, comme je suis étourdi !

Ah oui, Al … Al Capone ?

Elle va même jusqu’à l’habiller

de si beaux vêtements

de mon armoire pillée !

Et en plus elle me ment.

Comment peut-elle me dépouiller,

sans avoir d’alibi ?

Je dois bien me débrouiller

en cachant mes habits.

Pour en établir la preuve

et pouvoir faire un lien,

je vais mettre à l’épreuve

mon costume italien.

Je l’ai porté toute la journée.

Eh bien le lendemain,

je les ai tous bernés,

comme de petits gamins.

Dans ses messes basses,

elle en parle dans mon dos.

Mais je reste sagace,

malgré ma chute de libido.

Comment appelle-t-elle cet acteur,

qui se la joue latino?

J’ai oublié, pourtant je suis facteur !

Ah oui, Al … Al Pacino ?

Pour finaliser l’enquête,

comme de coutume,

je me suis mis en quête

de mon beau costume.

Le constat en flagrant délit

de sa disparition

a pu être établi,

confirmant l’intuition.

Figurez-vous que le gredin

aggrave le délit

en jetant son beau butin,

retrouvé sous le lit.

Que voulez-vous insinuer ?

Pour contrer ses méfaits,

il me faut continuer

à cacher mes effets.

Dans ses messes basses,

elle en parle dans mon dos.

Mais je reste sagace,

malgré ma chute de libido.

Comment appelle-t-elle ce marlou,

qui entre dans ma demeure ?

J’ai oublié, pourtant je suis jaloux !

Ah oui, Al … Al Zeimer !

Laurent PODRAZA