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Photo du rédacteurLaurent

Notre Marianne (4)

EPISODE 4 : PIED A TERRE


Autrefois recouverte de tournesols,

elle était devenue matière à construire.

La terre argileuse était extraite du sol,

compressée et séchée pour pouvoir la cuire.


Tant de boites de Légo pour de grands bambins !

La brique rouge des cités des corons

bâtissait déjà le paysage urbain

de tous les ouvriers des mines de charbon.


La famille s’installa dans la maison

mise à disposition par les houillères,

seulement chauffée à la froide saison,

par le poêle où trônait la cafetière.


Les chambres étaient regroupées à l’étage.

Sur les lits s’étalaient de gros édredons

dont les plumes d’oies permettaient le chauffage

d’une couveuse remplie de petits lardons.


Pour la grande toilette hebdomadaire,

on réchauffait l’eau sur le feu du fourneau,

avant de la lâcher tel un canadair

au milieu de la bassine ou du tonneau.


A l’extérieur, une cour pavée menait

aux toilettes et à la cuve à charbon.

Le livreur, sa charrette et son poney

passaient toutes les semaines sans faire faux bon.


Un escalier et un chemin de pierre

permettaient d’accéder à son potager

pour y planter choux et pommes de terre

nécessaires aux repas à partager.


Une basse-cour et un clapier à lapins

approvisionnaient la maitresse de maison.

Toute une production locale, sauf le pain,

disponible aux différentes saisons.


Les différents magasins de la cité,

tous tenus par des commerçants polonais,

avaient des marchandises plébiscitées,

par les ménagères et leur porte-monnaie.


Tout permettait le respect des traditions :

Associations culturelles et sportives,

cafés, commerces et lieux de confession,

aux couleurs de leur terre primitive.


Même des journaux en langue polonaise

s’éditaient en de nombreux exemplaires

pour de pages en pages faire la synthèse

de tous les sujets qui pouvaient leur plaire.


Le sport, la mode, les recettes de cuisine,

les loisirs, les faits divers, les élections,

même les bandes dessinées enfantines,

toute la vie locale sans exception.


Mais aussi avec la montée des staliniens,

et les sons de claquements de bottines,

ces feuilles de choux restaient le seul lien

avec la vie de leur pays d’origine.


Chaque semaine au tintement de la cloche,

sonnée par le grand gardien de la cité,

tous devaient sortir les mains de leurs poches

pour balayer avec efficacité.


Afin de curer trottoirs et caniveaux,

il versait de l’eau en grande quantité,

de la partie la plus haute de niveau,

pour qu’elle s’écoule jusqu’à l’extrémité.


Chacun devait donc irriguer ce courant,

et éviter toute forme de barrage,

échappant ainsi aux foudres du tyran

qui pouvait parfois exprimer sa rage.


Il était rétribué par les houillères

pour gérer la vie sociale de la cité

et l’entretenir à coup de serpillière

en exprimant toute sa perversité.


Il n’hésitait pas à mettre la pression

en déclamant qu’il suffisait d’un seul couac

pour qu’il adresse un mot à la direction

afin d’expulser un groupe de « polack ».



Laurent PODRAZA


Episode 5 : "COMPERES" , la semaine prochaine


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37 vues2 commentaires

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2 Yorum


Annick Maillet-Bodin
Annick Maillet-Bodin
28 Haz 2023

bonjour Mr Podraza

je suis la maman d'Agnes la compagne de Ludo et je vais lire tous vos récits , je voudrais pour les 50 ans de ludo lui créer un livre généalogique , aimera t-il ??? je serai ravie de pouvoir la suite de vos récits

amicalement

Annick Bodin-Maillet

Beğen
Laurent
Laurent
30 Haz 2023
Şu kişiye cevap veriliyor:

Bonsoir,

Très bonne idée pour Ludo ! Quelle est la date de son anniversaire ?

13 épisodes sont actuellement sur le site, les suivants sont en gestation...

Bienvenue sur le site !

Amicalement,

Laurent

Beğen
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